« La fabrique d’exils » merveilleuse exposition photographique de Josef Koudelka, vient de s’achever au Centre Pompidou.
«Être un exilé exige de repartir de zéro, c’est une chance qui m’était donnée.»
C’est comme ça que Koudelka raconte son pèlerinage à travers l’Europe, commencé en 1970 quand il a quitté la Tchécoslovaquie. Pendant les années 1970-80, Koudelka vit littéralement comme un nomade. L’hiver il développe ses photographies, en s’établissant à Londres, puis à Paris. Le printemps et l’été, il parcourt l’Europe pour photographier les fêtes populaires,la vie des gitanes, des gens et des lieux : Italie, Espagne, Angleterre. Ses images ne résultent pas d’un regard ethnographique, ils sont plutôt le résultat d’une expérience d’exil, l’expérience des gens du voyage.
C’est comme cela que prend vie la série Exils, apparue pour la première fois dans une édition complète en 1988, éditée par Robert Delpire.
L’exposition réunit les 75 œuvres données en 2016 au Centre Pompidou par Josef Koudelka; première exposition de l’artiste depuis 30 ans, elle réunit également des inédits et d’extraordinaires autoportraits de la vie nomade du photographe voyageur.
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Cette dernière série dans la série, “Réveils” est la plus surprenante, elle montre l’essence même de l’exil. Le photographe capture son sac de couchage, son lit provisoire. Quand il dort à la belle étoile, il pose son appareil à terre et se photographie lui-même, ou ses pieds, ou le lieu dans lequel il a passé la nuit. Cette série est un journal visuel de son nomadisme.
L’exposition s’ouvre avec la photographie la plus emblématique de son Exil, l’image montre un moment suspendu, un moment d’attente : la place Venceslas vide, le jour suivant l’invasion russe. Un bras entre dans l’image pour montrer la montre. À l’heure indiquée une manifestation est prévue. Mais c’est un piège, donc personne ne se présente au rendez-vous. Il est l’heure de quitter son pays natal. L’exil commence.